Saint-Vaast
Superficie : 450hectares
Altitude moyenne du village : 64 mètres.
Saint-Vaast est traversé par la Haine, qui prend sa source à Anderlues.
Le nom de la commune a subi différentes modifications au cours des temps.
Tout d’abord, Saint-Vaast (1186), Sanctus-Vastus (1189), Senvast (1208), Sanctus Vedastus (1289) puis Saint-Vaul (1410).
L’origine de Saint-Vaast est très ancienne.
En effet, de nombreux vestiges archéologiques ont été découverts à Saint-Vaast. Des haches en silex reposent, notamment, au Musée d’Histoire Naturelle de Bruxelles. Mais la trouvaille archéologique la plus curieuse et la plus intéressante est celle que fit un industriel en 1875. C’est en exploitant les fours à chaux au lieu dit « La Buissière », qu’il découvrit une excavation circulaire d’à peu près 3m de diamètre. Cette grotte avait servi de refuge à un homme de l’âge néolithique. Divers objets se trouvaient dans cet antre : des fragments de mâchoires; des éclats de silex ; des débris de charbon de bois, indice d’un foyer ; des tessons de poterie très grossière d’un brun rougeâtre.
Les Romains ont également laissé des traces à Saint-Vaast. Des morceaux de meule de moulin et des fragments de grands vases en terre ont été exhumés. Il n’est d ’ailleurs pas étonnant de retrouver de tels vestiges puisque la célèbre chaussée romaine reliant Bavay à Cologne (la chaussée Brunehault) passe à quelques kilomètres.
La tradition rapporte que le village aurait été fondé par Saint-Vaast, évêque d’Arras, en 540.
La localité était partagée en plusieurs seigneuries, une seigneurie plus importante (détenue par les famille de Saint-Vaast, de Roeulx-Hainaut, des comtes de Hainaut, des de Croÿ) et deux plus petites : La seigneurie de Sars-Longchamps et celle de Fanuelz, mais toutes dépendaient de la seigneurie du Roeulx. Par la suite, certaines parcelles de Saint-Vaast dépendent de l’abbaye d’Aulne. Les familles nobles de Saint-Vaast semblent s’être éteintes au début du XIVème siècle. Ces seigneurs habitaient une grande propriété connue aujourd’hui sous le nom de Ferme du Coq (construite en 1680, elle fut restaurée en 1704. Au dessus de la porte cochère se trouve un écusson où on lisait autrefois les armoiries de la maison de Croy, seigneurs du Roeulx ).
Durant les guerres de Louis XIV, le village fut occupé par les Français qui le dévastèrent, ce qui a entraîné la ruine des cultures et les conséquences que cela amène ( famine, fuite des habitants…).
En 1794, les révolutionnaires français s’emparent de l’église et la font fermer devant le refus du curé de prononcer le serment civil; l’église est rouverte en 1804.
L’agriculture et l’élevage demeurèrent longtemps la richesse principale du village ; en 1836, une sucrerie fut installée, celle-ci était la première du genre dans le canton du Roeulx.
Mis à part ces activités rurales, la localité de Saint-Vaast fut très tôt consacrée à l’exploitation du charbon (entre 1390 et 1410). Dès 1718, la seigneurie de Fanuelz, dont nous avons parlé plus haut, possédait les droits d’extraction.
La Société de Sars-Longchamps succéda à une petite société qui oeuvrait sur les mêmes terrains 10 ans plus tôt. La Société du Sars-Longchamps couvrait les territoires de Saint-Vaast et Haine-Saint-Paul. En 1835, la société fusionne avec la Société de Bouvy, puis fusionna avec la Société des Charbonnages de La Louvière, La Paix et Saint-Vaast et prit le nom de Société Anonyme des Charbonnages de La Louvière et Sars-Longchamps.
De 1912 à 1924, des nombreux sièges d’extraction furent arrêtés; la production s’est surtout concentrée au puits Albert Ier de Saint-Vaast. Phénomène typique dans la région du Centre, l’industrie houillère attira de nombreux immigrés, surtout italiens, à Saint-Vaast. La production cessa définitivement en 1960.
A partir de 1830, un hameau de Saint-Vaast prit de l’ampleur pour devenir indépendant.
La séparation des deux localités en 1869 (suite à la spéculation foncière, la présence d’entreprises sur le territoire et les opportunités liées à la révolution industrielle) entraîna la formation de la commune de La Louvière, riche en industries de tout genre (verreries, faïencerie, laminoirs, fonderies …).
Quant à Saint-Vaast, il se replia dans ses activités rurales tout en conservant ses charbonnages, des ateliers et une exploitation de marne.
Le village a connu de nombreuses inondations dues à sa situation géographique et physique. En effet, des galeries de charbonnage sillonnent le sous-sol du territoire saint-vaastois, peu à peu le terrain s’est affaissé au point de descendre en dessous du niveau de La Haine. Celle-ci abandonnait ses alluvions provenant des charbonnages et des usines environnantes (dépôts noirs mêlés de goudron et d’huiles minérales). Lors de fortes pluies, la rivière était en crue et l’inondation était inévitable. Pour remédier à cette situation, des travaux furent entrepris en 1943 et inaugurés en juillet 1949. Désormais, le village était à l’abri de ce redoutable fléau, mais la mémoire populaire a tout de même retenu cette anecdote : à la fin du siècle dernier, le village fut surpris par une vague d’athéisme ; les participants à cette « réforme religieuse » s’obstinaient à détruire toute image ou représentation religieuse. Les statues du saint protecteur du village furent toutes dispersées et laissées dans les endroits les plus divers (fours à chaux, grottes,…). Des enfants retrouvèrent, cependant, une statue dans un puits. Coïncidence curieuse : peu de temps après, le village fut inondé, ce qui fit dire aux habitants : « On a mis Saint-Vaast din l’iau, Saint-Vaast périra din l’iau » (On a mis Saint-Vaast dans l’eau, Saint-Vaast périra dans l’eau). Ce dicton parle de lui-même !
Lors de la fusion des communes, Saint-Vaast fut rattaché à La Louvière.
Outre le privilège d’être le berceau d’une grande ville connue à travers le monde de par ses industries, Saint-Vaast a aussi l’honneur de compter parmi ses bâtiments l’une des plus belles églises romanes de la région.